Investir et se développer à l’international : le défi des PME/ETI françaises
Retour au dossier thématique

Investir et se développer à l’international : le défi des PME/ETI françaises

L’international reste aujourd’hui un relai indispensable pour les entreprises françaises. Dans une économie mondiale en proie à l’inflation et à la hausse des taux, le potentiel de croissance de certaines zones géographiques continue de résister. » Comme l’indiquait Bpifrance en mai 2023 dans son étude « Le défi de l’internationalisation des entreprises françaises en 2023 », l’investissement et le développement à l’international constituent un levier de croissance indispensable des PME/ETI, une source de création d’emplois et de richesse dans les territoires. Dès lors, comment soutenir leur développement ? Quels sont les facteurs-clés de succès pour conquérir de nouveaux marchés à l’étranger ? Décryptage avec Baudouin d’Hérouville, Partner, Head of MidCap, Initiative & Finance.

 

 

 Les PME et ETI françaises sont historiquement plutôt tournées vers leur marché intérieur, avec une culture internationale bien moins prononcée que celle de leurs voisins européens, comme l’Allemagne ou l’Italie par exemple, qui intègrent la dimension internationale dès leur création. Le développement à l’international est donc une opportunité importante pour diminuer sa sensibilité au marché domestique et rendre les organisations plus fortes et plus diversifiées.

Ces convictions, portées haut par Baudouin d’Hérouville, Partner et Head of MidCap chez Initiative & Finance, reflètent le positionnement de la société de gestion. Jusqu’en 2021, cette dernière investissait principalement dans des zones francophones à travers son fonds smallcap. Avec le lancement de son fonds midcap « Tomorrow » en 2022, elle a élargi géographiquement sa zone d’investissement sur l’Europe de l’ouest continentale avec un accent plus particulier sur l’Allemagne, l’Italie, la Suisse et le Bénélux.  »

 

La croissance externe à l’international, clé d’un développement inégalé

L’essor des canaux digitaux a considérablement facilité l’expansion des entreprises vers les marchés internationaux, leur permettant parfois de s’affranchir d’une implantation locale. Si elle est indispensable à la plupart des business models pour renforcer les réseaux de distribution, de communication et améliorer les processus internes, la digitalisation est un axe de développement parmi d’autres.

La croissance externe à l’international, c’est-à-dire l’acquisition d’une entreprise implantée en dehors du pays d’origine, constitue un levier d’accélération plus rapide et puissant, mais qui reste encore sous-exploité. L’acquisition d’une structure étrangère permet à l’entreprise de réaliser des économies d’échelle inégalées, en accédant à une clientèle à laquelle elle n’avait pas accès jusqu’alors. L’entreprise profite aussi de la notoriété de sa cible, de son expertise, de ses ressources humaines, de nouvelles compétences ou encore de nouveaux débouchés.

Parvenir à des résultats similaires par de la croissance organique serait nettement plus long et coûteux. Selon Baudouin d’Hérouville : « Réel facteur d’accélération pour acquérir des parts de marché, ce type d’opération représente un grand saut vers l’inconnu pour de nombreuses PME et ETI françaises qui n’en ont jamais réalisées. Nous les accompagnons régulièrement sur ces enjeux d’internationalisation, en particulier quand il n’y a jamais eu préalablement de partenaires financiers au capital ». Le financement de ces opérations est généralement réalisé par de la trésorerie, de la dette ou si nécessaire par une augmentation de capital à laquelle le fonds participe.

 

Points de vigilance pour une mise en œuvre efficace

Mettre un pied à l’international ne s’improvise pas et présente des risques en l’absence d’un déploiement rigoureux d’une telle stratégie de croissance. Les principaux points d’attention ? Bien préparer sa stratégie de croissance externe en identifiant de façon réfléchie le type de cibles, leurs tailles, les pays prioritaires. Être accompagné dans la phase de négociation et anticiper les potentiels recrutements. Et surtout, avoir en tête l’enjeu de l’intégration, et le risque de points de friction culturels assez forts. « Il est nécessaire d’effectuer un travail pointu d’évaluation et d’accompagnement pour que la société acquise soit bien intégrée dans le groupe et que l’ensemble des collaborateurs ait envie de s’inscrire dans une nouvelle histoire », précise Baudouin d’Hérouville.

La phase post-acquisition peut être comparée à la partie immergée d’un iceberg : si ce n’est pas l’élément le plus visible, il ne faut pas pour autant le négliger. L’accompagnement proposé à l’entreprise est alors déterminant. « Une acquisition nécessite un dialogue post-deal régulier entre le dirigeant acquéreur et les équipes de la société acquise. Il faut y consacrer du temps, réaliser des déplacements, analyse Baudouin d’Hérouville. C’est d’autant plus important lorsqu’il y a des différences culturelles entre le pays de la société-mère et celui de la société acquise. »

L’équipe de direction de l’acquéreur joue un rôle éminemment stratégique dans cette phase cruciale. L’une des clés du succès ? Passer du temps avec les équipes pour s’imprégner du climat d’entreprise et pour instaurer la confiance, porter une ambition et définir un cadre en matière de gouvernance, de reporting et de sécurisation des systèmes d’information. La communication auprès des équipes est la clé de voûte d’une intégration fluide. Et cet enjeu de communication n’est pas seulement interne. Il est également nécessaire de réfléchir à la façon d’informer les clients et les fournisseurs.

 

Un accompagnement à chaque étape

Être accompagné par des professionnels expérimentés sur ce type d’opérations est la raison majeure qui a poussé plusieurs entreprises du portefeuille d’Initiative & Finance à se lancer dans l’aventure du développement à l’international au cours de ces derniers mois.

 « Nous sommes des actionnaires actifs auprès des entreprises que nous accompagnons dans ces étapes cruciales de développement. Véritables partenaires des dirigeants, nos équipes partagent leur expérience et les soulagent, de l’apport de cibles jusqu’au closing de ces acquisitions, afin que ces opérations mènent à de nouveaux succès pour toutes les parties. C’est un Projet d’Entreprise qui doit être compris et porté par tous », conclut Baudouin d’Hérouville.

 

Autres articles
du dossier

Opérations de M&A à l’international : ce qu’il faut savoir avant de se lancer !

Opérations de M&A à l’international : ce qu’il faut savoir avant de se lancer !

Lorsque des PME ou ETI françaises se lancent à la conquête de nouveaux marchés par le biais de fusions-acquisitions, ça fait parfois des étincelles ! Choc…
Lire l'article (5min)
Acquisition et enjeux culturels : l’exemple d’Inomed en Suisse et aux Pays-Bas

Acquisition et enjeux culturels : l’exemple d’Inomed en Suisse et aux Pays-Bas

Depuis sa création en 2006, Inomed Technology, concepteur et fabricant suisse de paniers de stérilisation pour le secteur médical, a vocation à se développer au-delà…
Lire l'article (5min)